Portugal 1

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Portugal 2

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Portugal 3

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Portugal 4

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Tamil Nadu 1

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Tamil Nadu 2

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Tamil Nadu 3

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Tamil Nadu 4

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Tamil Nadu 5

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Tamil Nadu 6

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Tamil Nadu 7

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Tamil Nadu 8

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Tamil Nadu 9

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Venise 1

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Venise 2

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Venise 3

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Venise 9

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Venise 10

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Venise 11

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Venise 12

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Venise 13

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"Photographe-voyageur, Thierry Clech saisit avec une étonnante acuité l’essence des villes qu’il explore et nous livre des images à la fois spontanées et très construites, d’une beauté visuelle frappante. Les photographies de Thierry Clech s’inscrivant dans le sillage de la photographie humaniste, savent capter la richesse de l’instant. Elles donnent à voir des scènes à la fois caractéristiques de la vie du lieu où elles se déroulent et totalement uniques, empreintes d’une sensibilité au passage du temps et à l’impermanence des choses, d’une certaine mélancolie revendiquée par l’artiste." Valérie Douniaux, Docteur en Histoire de l'art, spécialisée en photographie et en art contemporain japonais.
Thierry Clech est représenté par des galeries à New York et à Londres, et en France par ART WAY.

***

" Ce qui m’attire dans la photographie, c’est l’idée d’enregistrement. C’est une chose assez unique et qui correspond à une période finalement très courte de l’histoire de l’art, que cet acte d’enregistrer, apparu avec la photo et le cinéma. Moi qui suis plutôt mélancolique (mais pas nostalgique pour un sou), c’est-à-dire absolument attaché au temps présent, à la beauté de ce qui disparaît aussitôt après être apparu et dont on doit sans cesse faire son deuil, la photo était le moyen d’expression idéal, et plus particulièrement la photo de rue. Ces moments volatilisés, mais «embaumés» comme des momies égyptiennes (pour citer André Bazin), il n’y a à mon avis rien de plus bouleversant. Je crois qu’il y a aussi dans la photographie une forme d’insoumission à la conception bourgeoise de la culture. Puisque ça revient à décréter que les choses en apparence les plus anodines (un mouvement dans la foule, une lumière, une feuille morte ou un bout d’affiche) sont infiniment plus belles que tel château, tel musée ou tel chef-d’œuvre du patrimoine. Ou que le visage d’un inconnu est plus mystérieux, plus singulier et bien plus émouvant que celui de tel acteur à la photogénie pourtant célébrée. C’est donc un absolu sentiment de liberté sociale et culturelle. (...)

La photo est dans mon cas liée au voyage et à mon goût pour les pays lointains, en particulier ceux où nos références (et notamment visuelles) sont le plus mises à mal. (...)

La ligne de partage entre l’inné et l’acquis dans une démarche artistique est difficile à tracer. Je pense qu’on travaille grosso modo avec ses premières années, son enfance et son adolescence, ses manques, ses frustrations, que tout se joue dans cette période et s’inscrit profondément en nous. C’est le «matériau» avec lequel on s’exprime. (...)

Il ne faut pas trop céder à l’hystérie – galopante ces temps-ci – de la modernité, technologique ou artistique. Je ne crois pas du tout à l’idée de progrès en art. Certes, les tendances peuvent évoluer au fil des époques, mais les questions restent les mêmes : comment représenter la vie, que ce soit par des images, fixes ou en mouvement, du texte, de la fiction, du documentaire, de la peinture… Alors, qu’on utilise l’argentique ou le numérique, qu’on se réclame de telle ou telle chapelle, de telle ou telle école, franchement, c’est assez anecdotique. Les photographes qui se servent aujourd’hui du numérique pour modifier les photos, faire des copier-coller, positionner des personnages dans des décors qui ne sont pas les leurs, procèdent au fond de la même façon que les hommes préhistoriques dans leurs grottes de Dordogne qui se demandaient où placer le mammouth, le chasseur qui l’attaque, et quel décor esquisser derrière. La boucle se boucle… (...)

La seule chose qui compte, c’est de parvenir à ce que nos images nous ressemblent. »

Propos recueiilis par Philippe Reale pour le magazine Focale Alternative (mars 2011).